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Les figures de style : cours , exercices et correction

lundi 8 septembre 20140 commentaires

Les figures de style : cours , exercices et correction

Cours:

La comparaison: établit un rapprochement entre deux termes.

Ex:    – Il est rusé comme un renard.

 tel
   ainsi qu’

          La métaphore: établit un rapprochement entre deux termes sans outil de comparaison.
Ex: -La science est une lumière. (La science est comparée à une lumière)
      -Une faucille d’or illumine la nuit (= la lune).
   -Les coquelicots, une armée de petits soldats, éclatent dans le blé.
      (Les coquelicots sont comparés à une armée de petits soldats)
      -Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage  Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers       
       (Baudelaire- Les Fleurs du Mal)
   -Le printemps de la vie. (= la jeunesse)
      -L’or du soir. (= le soleil couchant)
      -Je nage dans un océan de bonheur.
- Lorsque la métaphore se poursuit sur plusieurs phrases on parle de métaphore filée.
Ex. : La bête souple du feu a bondi d’entre les bruyères comme sonnaient les coups de trois heures du matin. […] Comme l’aube pointait, ils l’ont vue, plus robuste et plus joyeuse que jamais, qui tordait parmi les collines son large corps pareil à un torrent. C’était trop tard. (Jean Giono)
La personnification: représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne.
Ex: -La rivière chante.
      -Les fermes semblaient s’endormir sous la neige.
      -L’habitude venait me prendre dans ses bras. (Proust)
      -La toux vient me saluer chaque soir.
      -La nature recouvre son manteau blanc.
L’allégorie: consiste à rendre concrète une abstraction ou une personnification. On fait donc appel au symbole. Un ensemble d’indices renvoie à une idée comme la justice, le temps, la mort, etc.
Ex:   -La faucheuse (la mort) moissonne tout le temps.
        - »Le Temps mange la vie » (Baudelaire dans « l’Horloge »).
            (Ici le temps est matérialisé par l’image d’un monstre qui dévore la vie de l’homme)
        – Les deux tribus se rencontrèrent un rameau d’olivier et une colombe à la main.

          (Allégorie de la paix)
        -Une balance est le symbole de la justice.
L’hyperbole: procédé qui consiste à exagérer l’expression pour produire une forte impression.
Ex: -Je suis mort de fatigue.
       - Elle a versé des torrents de larmes.
      -Je connais tout!
      -Il avait une telle soif qu’il aurait bu toute l’eau du lac.
      -Ce colis pèse une tonne!
      – Je te l’ai déjà dit mille fois.
La gradation: on fait succéder des termes d’intensité croissante ou décroissante.
Ex: – « Je meurs, je suis mort, je suis enterré. » (Molière)
      -Il mange, dévore, avale.
      -Il s’en va, s’éloigne, disparaît.
      -Elle a peur, s’inquiète, s’affole.
      -Candide vit des dizaines, des centaines, des milliers de cadavres.
L’antiphrase: dire le contraire de ce qu’on pense, par ironie.
Ex: -Il a cassé la vitre. C’est du beau travail! (=du mauvais travail)
       -Tu as eu 5/20. Bravo!
       -Très bonne remarque! (= mauvaise remarque)
       -Tu es vraiment intelligent! (pour dire le contraire)
       -C’est malin (= c’est idiot)
La périphrase: consiste à dire en plusieurs mots ce qui pourrait être dit en une seul.
Ex: -Le roi des animaux (=le lion).
      -L’astre du jour (=le soleil).
      -La messagère du printemps (= l’hirondelle).
      -La capitale de la France (= Paris)
      -L’auteur des Misérables est né en 1802.
      -On doit prier et louer le créateur de l’univers (=Dieu)
L’antithèse: rapproche dans un énoncé deux mots qui s’opposent par le sens.
Ex: -Il arrive pauvre dans la ville; il en part riche.
      -C’est un homme petit par sa taille, mais grand par son courage.
      -Lui regarde en avant, je regarde en arrière.
      -Toi, tu as choisi la vie, moi la mort.
      -L’avare perd tout en voulant tout gagner.
Le paradoxe: proposition qui va contre ce que l’on attend habituellement.
Ex: -Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau (tout le monde sait que la peau est ce qu’il y a de plus  superficiel et non de plus profond).
      -Quand on sait faire une chose, on la fait, quand on ne sait pas la faire, on l’enseigne.(on attendrait:on l’apprend).
     - L’histoire ne sert à rien car elle donne des exemples de tout. (Paul Valéry)
     -Je ne sais rien, mais je dirai tout.
L’oxymore: lier deux mots de sens contraire.
Ex: -Riche pauvre; illustre inconnu; une folie raisonnable.
      -Il est bavard, ce muet.
      -La pauvre riche héritière est perdue après la mort de son père.
      -Un mort-vivant.
Anaphore: reprise d’un mot ou d’un groupe de mots au début des phrases successives.
Ex: «Rome, l’unique objet de mon ressentiment,
        Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant…»
          Jamais, je ne céderai.
        Jamais, je ne plierai.
        Pourquoi faut-il que je m’endorme?  (Paul Eluard)
        Pourquoi faut-il que la nuit me dévore?
La métonymie: consiste à ne pas désigner un être, un objet par son nom, mais  par un autre qui est lié au 1er par un rapport logique.
Ex: -Il boit un verre (le contenu pour le contenant).
      -J’ai lu un Balzac (l’oeuvre pour son auteur).
      -Un bon fusil (l’utilisateur pour son instrument).
      -Elle avait du cœur (=elle était bonne) (le concret pour l’abstrait).
    -Tes hypocrisies (la cause pour l’effet): on cite la cause en voulant parler de l’effet=  les hypocrisies sont la cause, l’effet étant l’acte).
     -«La vengeance à la main, l’œil ardent de colère» (Corneille) (l’effet pour la cause): cite l’effet en voulant parler de la cause= l’effet est la vengeance,la cause étant l’arme) 
   -Toute la ville dort. (= les habitants).
   -La salle applaudit. (= les spectateurs)
La synecdoque: remplace un terme par un autre, plus étroitement liés que dans une métonymie: un tout par une partie.
Ex: -Un toit (=maison)
      -Paris (=la France).
      -Une voile (=un bateau à voile).
-Un troupeau de cent têtes (la tête désigne l’animal tout entier).
-Des ailes s’envolèrent (=des oiseaux)
      -Cet air est chanté par une voix extraordinaire (par une personne dont la voix est extraordinaire).
La litote: expression qui consiste à dire moins pour faire entendre plus. Elle exprime le positif par le négatif.
Ex : -Va, je ne te hais point ! (pour signifier : je t’aime beaucoup )
      -Ce n’est pas mal. (C’est bien)
      -Ce n’est pas réjouissant. (C’est extrêmement triste)
      -Tu n’as pas été malchanceux à ce jeu-là.
L’euphémisme : adoucissement d’une expression jugée trop choquante.
Ex : -Il nous a quittés. (il est mort)
        -Le 4ème âge (les grands vieillards)
        -Les non-voyants (les aveugles)
        – Un demandeur d’emploi. (Un chômeur)
Le chiasme : placer les éléments de 2 groupes successifs ( les quels forment généralement une antithèse ) dans un ordre inverse les uns par rapport aux autres .
Ex : -Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu (Victor Hugo )
         -« Et ce champ me  faisait un effet singulier ; des cadavres dessus et dessous  des fantômes ; quelques hameaux flambaient ; au loin brûlaient les chaumes »
       -Un pour tous et tous pour un.
       -Qui rit dimanche, vendredi pleurera.
       -Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
L’énumération : consiste à énumérer plusieurs éléments.
Ex : -Le tigre, le lion, la panthère et le lynx sont des carnivores.
      -Il faut s’occuper de tout, laver le linge, le repasser, faire les courses, cuisiner, arranger la maison.
      -Je veux un homme fort, beau, généreux, intelligent, plein d’humour.
Le parallélisme : on utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés.
Ex : -«Il n’avait pas de frange dans l’eau de son moulin, il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge» (Victor Hugo)
       -Que la vie est belle! Que la nature est tendre!
       -Ni pour les uns, ni pour ton frère?
L’ellipse : consiste à omettre un ou plusieurs élément de phrase.
Ex : -Dans la phrase : «Je fais mon travail et lui ×le sien», il y a ellipse du verbe « faire ».
       -Le ciel est nuageux, le temps sombre.
 -Pierre mange des cerises, Paul des fraises.
- Combien ce tapis? (Combien coûte ce tapis?)
-Eric aime les blondes et son frère les rousses.
La répétition: consiste à utiliser le même mot dans la même phrase. Ce procédé acquiert une gde force expressive.
Ex: -Il a faim, faim, faim.
      -Il faut vaincre, vous dis-je
       Vaincre votre peur.
     -Elle avait un gros nez, un gros front, de gros yeux.
Zeugma: consiste à associer sur le plan syntaxique deux mots appartenant à des registres différents.
Ex: -Il creusait la terre avec énergie (mot abstrait) et une pioche (mot concret).
      -Il prépare son stylo et son intelligence
      -Un livre plein de charme et de dessins.
      -Elle cache son bulletin et sa tristesse.
La catachrèse: c’est l’utilisation métaphorique d’un mot pour remplacer un terme qui n’existe pas dans une langue donnée. On parlera par ex., des «bras d’un fauteuil» car il n’existe pas de terme spécifique pour nommer cette partie de fauteuil. On utilise alors la métaphore du bras.
Autres exemples:
-Un bras de mer
-La tête d’un clou
-Les ailes d’un bâtiment
-Le pied de la table

Exercices:

Quelles figures de style sont utilisées dans les phrases suivantes?
- Elle a des cheveux de soie.
- La forêt gémit sous le vent.
- Le temps est un grand consolateur.
- J’ai une faim de loup.
- Rabat organise des festivités à l’occasion de la fête du trône.
- J’ai visité la ville rouge. (Marrakech)
- ce n’est pas mauvais.
- Il n’est plus. (Il est mort)
- Le feu a brûlé des arbustes, des champs, puis la colline entière.
- Mon lit est doux
  Mon lit est chaud
- Les uns riaient; les autres pleuraient.
- Rappelle-toi, rappelle-toi Barbara.
- Il savait que la vieille femme et sa faux allait bientôt lui rendre visite.
- Je suis fatigué de ne rien faire.
- Il s’est passé des jours, des semaines, des mois avant qu’il se décide de lui dire la vérité.
- Cet endroit me parlait de toi, de nous, de ces heures passées ensemble.
- Un homme qui me hait près d’un homme qui m’aime.
- Le plus vieux métier du monde. (La prostitution)
- Paris s’éveille.
- Une avalanche de cadeaux.
- Il prit un train, un bateau, une voiture.
- Le Poète est semblable au prince des nuées. (Baudelaire)
- Ma maison me regarde et ne me connaît plus.
- Socrate a bu la mort. (Le poison qui l’a tué)
- Les casques bleus sont intervenus en Bosnie. (Les soldats de l’O.N.U)
- En plus du mensonge, il a d’autres belles qualités.
- Les ténèbres où l’on dort. (= la mort)  
- Le maître du naturalisme.  (Emile Zola)
- Cet homme n’est pas très généreux.
- Il a été remercié. (= il a été congédié)
- Une longue et douloureuse maladie. (Le cancer ou le sida)
- Le soleil noir de la mélancolie.
- Je sais que c’est la coutume/ D’adorer ces nains géants.
- Quelle épouvantable catastrophe !
- Dans un mois, dans un an il oubliera.
- Les ailes d’un avion.
- Il a posé une question et son chapeau.
- Jean chasse la perdrix et Jacques la caille.
- Des trains sifflaient et des chiens hurlaient.
- Le désespoir a brisé son coeur.
- La cour a rendu son verdict. (Les magistrats)
- A père avare, fils prodigue.
- Elle a pris mille précautions.
- Il m’a volé. C’est un vrai ami.
- Ce n’est pas désagréable.
- Le soir de la vie. (La vieillesse)
- C’est du joli.
- La marée blanche des infirmières descendues dans la rue.
- Que tu es belle, ma bien-aimée,
  Que tu es belle !
- L’île de la beauté. (La Corse)
- Il prépare son épée et son courage.
- Les crimes engendrent des bienfaits.
- Plus l’offenseur est cher et plus grande est l’offense. (Corneille)
- N’est-ce pas toi qui pleures et Méduse qui rit?  (Aragon)

Correction:

- Elle a des cheveux de soie.  (Métaphore)
- La forêt gémit sous le vent.  (Personnification)
- Le temps est un grand consolateur.  (Allégorie)
- J’ai une faim de loup.  (Métaphore)
- Rabat organise des festivités à l’occasion de la fête du trône.  (Métonymie)
- J’ai visité la ville rouge.  (Périphrase)
- ce n’est pas mauvais.  (Litote)
- Il n’est plus.  (Euphémisme)
- Le feu a brûlé des arbustes, des champs, puis la colline entière.  (Gradation)
- Mon lit est doux
  Mon lit est chaud  (Anaphore)
- Les uns riaient; les autres pleuraient.  (Antithèse)
- Rappelle-toi, rappelle-toi Barbara.  (Répétition)
- Il savait que la vieille femme et sa faux allait bientôt lui rendre visite.  (Allégorie)
- Je suis fatigué de ne rien faire.  (Paradoxe)
- Il s’est passé des jours, des semaines, des mois avant qu’il se décide de lui dire vérité.  (Gradation)
- Cet endroit me parlait de toi, de nous, de ces heures passées ensemble.  (Personnification)
- Un homme qui me hait près d’un homme qui m’aime.  (Antithèse)
- Le plus vieux métier du monde. (La prostitution)  (Périphrase)
- Paris s’éveille.  (Métonymie)
- Une avalanche de cadeaux.  (Hyperbole)
- Il prit un train, un bateau, une voiture.  (Énumération)
- Le Poète est semblable au prince des nuées.  (Comparaison)
- Ma maison me regarde et ne me connaît plus.  (Personnification)
- Socrate a bu la mort. (Le poison qui l’a tué)  (Métonymie)
- Les casques bleus sont intervenus en Bosnie. (Les soldats de l’O.N.U)  (Métonymie)
- En plus du mensonge, il a d’autres belles qualités.  (Antiphrase)
- Les ténèbres où l’on dort. (= la mort)  (Périphrase)
- Le maître du naturalisme.  (Emile Zola)  (Périphrase)
- Cet homme n’est pas très généreux.  (Litote)
- Il a été remercié. (= il a été congédié)  (Euphémisme)
- Une longue et douloureuse maladie. (Le cancer ou le sida)  (Euphémisme)
- Le soleil noir de la mélancolie.  (Oxymore)
- Je sais que c’est la coutume/ D’adorer ces nains géants.  (Oxymore)
- Quelle épouvantable catastrophe !  (Hyperbole)
- Dans un mois, dans un an il oubliera.  (Gradation)
- Les ailes d’un avion.  (Catachrèse)
- Il a posé une question et son chapeau.  (Zeugma)
- Jean chasse la perdrix et Jacques la caille.  (Ellipse)
- Des trains sifflaient et des chiens hurlaient.  (Parallélisme)
- Le désespoir a brisé son coeur.  (Allégorie)
- La cour a rendu son verdict. (Les magistrats)  (Métonymie)
- A père avare, fils prodigue.  (Antithèse)
- Elle a pris mille précautions.  (Hyperbole)
- Il m’a volé. C’est un vrai ami.  (Antiphrase)
- Ce n’est pas désagréable.  (Litote)
- Le soir de la vie.  (Métaphore)
- C’est du joli.  (Antiphrase)
- La marée blanche des infirmières descendues dans la rue.  (Métaphore)
- Que tu es belle, ma bien-aimée,
  Que tu es belle !  (Anaphore)
- L’île de la beauté. (La Corse)  (Périphrase)
- Il prépare son épée et son courage.  (Zeugma)
- Les crimes engendrent des bienfaits.  (Paradoxe)
- Plus l’offenseur est cher et plus grande est l’offense. (Corneille)  (Chiasme)
- N’est-ce pas toi qui pleures et Méduse qui rit?  (Aragon)  (Antithèse)

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