Examen régional 1ère Année du bac 2012 Guelmim
TEXTE :
Les journées devinrent longues. La salle du Msid, jugée trop chaude et trop étroite, fut abandonnée. Nous déménageâmes un matin nos planchettes et nos encriers et l’école fut installée dans un petit sanctuaire deux pas plus loin. Ce mausolée abritait la tombe d’un saint. Les gens du quartier ignoraient son nom mais les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année venaient le jeudi faire sept fois le tour du tombeau. D’autres personnes étaient enterrées dans cette grande salle d’une fraîcheur de paradis.
Une niche dans un coin indiquait la direction de l’Orient. Dès le premier jour, à l’appel du muezzin, fqih nous imposa le silence. Il nous envoya faire nos ablutions à la patte fontaine circulaire qui chantonnait dans un coin. Petits et grands, alignés derrière notre maître, nous nous acquittâmes avec gravité du devoir de tout bon musulman : la prière rituelle. Deux fois par jour, pendant tout l’été, les mêmes cérémonies eurent lieu.
Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. Je me mis à aimer l’école. Ma mémoire fit des miracles. De dix lignes sur ma planchette, je passai à quinze. Je n’éprouvais aucune difficulté à apprendre.
Un vendredi, mon père gonflé d’orgueil, raconta à ma mère la conversation qu’il avait eue la veille avec mon maître rencontré dans la rue. Le fqih lui avait assuré que, si je continuais à travailler avec autant de cœur et d’enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pourrait être fier.
Certes, ce n’était pas le bute que je poursuivais. Le mot savant évoquait pour moi l’image d’un homme obèse à la figure très large frangée de barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. Je n’avais aucune envie de ressembler à un tel homme. J’apprenais chaque jour ma leçon parce qu’il me semblait que mes parents m’en aimaient davantage et surtout j’évitais ainsi la rencontre avec la lancinante baguette de cognassier.
I. Étude de texte : (10 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’œuvre
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Auteur
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Genre de l’œuvre
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Siècle
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2. a)- les événements relatés dans ce texte se déroulent-ils avant ou après les jours de l’Achoura ?
b)- En quelle saison ces événements ont-ils lieu ? (1 pt)
3. Pourquoi la salle du Msid a-t-elle été remplacée par celle du mausolée ? (1 pt)
4. Le déplacement de l’école a-t-il eu lieu des effets positifs ou négatifs sur le narrateur ?
Justifiez votre réponse à partir du texte. (1 pt)
5. a) – « Ma mémoire fit des miracles ». La figure de style contenue dans cet énoncé est :
- une hyperbole
- une comparaison
- une antithèse
Recopiez la bonne réponse.
b)- Qu’est ce que le narrateur veut montrer par l’emploi de cette figure ? (1 pt)
6. a)- Quel avenir le Fqih et le père espéraient-ils pour le narrateur ?
b)- Montrez à partir du texte que le narrateur n’approuvait pas cet avenir ? (1 pt)
7. Dans le dernier paragraphe, relevez deux raisons qui poussaient le narrateur à étudier avec beaucoup d’enthousiasme ? (1 pt)
8. Relevez du texte deux termes du champ lexical de la religion et deux termes appartenant au champ lexical de l’école (1 pt)
9. Faites-vous les études uniquement pour faire plaisir à vos parents et professeurs ? Justifiez votre réponse ? (1 pt)
10. Êtes-vous d’accord avec certaines personnes qui visitent les saints pour trouver des solutions à leurs problèmes ? Justifiez votre réponse ? (1 pt)
II. Production écrite : (10 points)
Sujet :
« Il est du devoir des parents de s’informer sur le travail et la conduite de leurs enfants auprès des professeurs et de l’administration de l’établissement scolaire ».
Approuvez-vous cette affirmation ? Justifiez votre point de vue.