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Contrôle continu du tronc commun: La ficelle

mercredi 10 octobre 20180 commentaires

Contrôle continu du tronc commun: La ficelle


LA FICELLE Guy de Maupassant:


Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs femmes s’en venaient vers le bourg, car c’était jour de marché. Les mâles allaient, à pas tranquilles, tout le corps en avant à chaque mouvement de leurs longues jambes torses, déformées par les rudes travaux, par la pesée sur la charrue qui fait en même temps monter l’épaule gauche et dévier la taille, par le fauchage de blés qui fait écarter les genoux pour prendre un aplomb solide, par toutes les besognes lentes et pénibles de la campagne. Leur blouse bleue, empesée, brillante, comme vernie, ornée au col et aux poignets d’un petit dessin de fil blanc, gonflée autour de leur torse osseux, semblait un ballon prêt à s’envoler, d’où sortait une tête, deux bras et deux pieds.
Les uns tiraient au bout d’une corde une vache, un veau. Et leurs femmes, derrière l’animal, lui fouettaient les reins d’une branche encore garnie de feuilles, pour hâter sa marche. Elles portaient au bras de larges paniers d’où sortaient des têtes de poulets par-ci, des têtes de canards par-là. Et elles marchaient d’un pas plus court et plus vif que leurs hommes, la taille sèche, droite et drapée dans un petit châle étriqué, épinglé sur leur poitrine plate, la tête enveloppée d’un linge blanc collé sur les cheveux et surmontée d’un bonnet.
Puis un char à bancs passait, au trot saccadé d’un bidet, secouant étrangement deux hommes assis côte à côte et une femme dans le fond du véhicule, dont elle tenait le bord pour atténuer les durs cahots.
Sur la place de Goderville, c’était une foule, une cohue d’humains et de bêtes mélangés. Les cornes des bœufs, les hauts chapeaux à longs poils des paysans riches et les coiffes des paysannes émergeaient à la surface de l’assemblée. Et les voix criardes, aiguës, glapissantes, formaient une clameur continue et sauvage que dominait parfois un grand éclat poussé par la robuste poitrine d’un campagnard en gaieté, ou le long meuglement d’une vache attachée au mur d’une maison. Tout cela sentait l’étable, le lait et le fumier, le foin et la sueur, dégageait cette saveur aigre, affreuse, humaine et bestiale, particulière aux gens des champs.

Questions pour comprendre la séquence
1 ) Où se passe l’action et quand ?
2) S’agit-il d’une description ou d’une narration ? Justifiez.

3) S’agit-il d’une description externe ou interne, valorisante ou dévalorisante ? Justifiez votre réponse.

4) Remplissez ce tableau :
Catégorie Allure Physionomie Vêtement Activités Voix Senteurs
Les paysans/nnes
5) Quelle est la cause de la déformation des corps des paysans ?
6) Quels sont les moyens linguistiques utilisés pour souligner cette déformation ?
7) A quelle image pensez-vous quand vous lisez : « (…) un ballon prêt à s’envoler d’où sortaient une tête, deux bras,
et deux pieds » ?

8) Une fois sur la place du marché, par quoi la distinction paysan / paysanne est-elle remplacée?

9) Relevez le champ lexical de « la foule » ?

10) Quelle est l’impression qui se dégage de cette description ?

11) Qu’est-ce qui rend le début de cette nouvelle vraisemblable ?

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