Retrouvez nous sur Français 1erebac » Facebook |

Le dernier jour d’un condamné - Etude séance 6

mardi 23 septembre 20140 commentaires

Le dernier jour d’un condamné - Etude séance 6


Le dernier jour d’un condamné:

Séance 6. De Victor Hugo à Robert Badinter.

Dominante : lecture.
Objectifs :       - maîtriser les procédés oratoires,
- montrer comment Hugo et Badinter ont aussi dénoncé la peine de mort devant leurs pairs
Supports : le discours de V. Hugo devant l’Assemblée Constituante le 15/09/1848 – le discours de R. Badinter devant l’Assemblée Nationale le 17/09/1981.

Précisions : L’étude de ces textes s’appuie sur une analyse stylistique des procédés rhétoriques. On pourrait poursuivre ce travail en étude de la langue, en faisant noter et trier les différents procédés d’écriture qui permettent à un auteur de persuader ou de donner de la force à son argumentation.

I – Etude du discours de V. Hugo:

Le dernier jour d’un condamné
1 – Etudier la situation de communication.

Réponses attendues :
Emetteur : Hugo, « je »
Récepteur : « vous », « Messieurs », c’est à dire les membres de l’assemblée constituante.

2 – Quelle est la thèse défendue par Hugo. Retrouvez l’organisation du texte. En déduire les arguments utilisés par Hugo.

Réponses attendues :
La thèse : « je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.

L’organisation du texte :
Les quatre premiers paragraphes : le contexte
Paragraphes 5 à 7 : Qu’est-ce que la peine de mort ?
Paragraphes 8 et 9 : Le rôle de Dieu.
Paragraphes 10 à fin : Il faut agir.

Les arguments :
- l’inviolabilité du domicile va de pair avec l’inviolabilité de la vie humaine.
- Voter l’abolition de la peine de mort, c’est faire avancer la civilisation.
- L’homme ne peut se soustraire à Dieu.

                        3 – Quels sont les procédés oratoires ?

            a – Relevez les types de phrases et justifiez leur emploi.

Réponses attendues :
Phrases déclaratives : elles permettent à Hugo d’énoncer ses convictions.
Phrases interrogatives : elles permettent d’insister sur son propos, obtenir une confirmation.
Phrases exclamatives : elles permettent d’exprimer son indignation.

            b – Quels sont les mots qui reviennent le plus souvent ? Quel est le sens de ces répétitions ?

Réponses attendues :
Constitution (4 fois), inviolabilité (3 fois), peine de mort (5 fois), messieurs (4 fois), mots (4 fois), loi (3 fois). Les mots répétés sont les clés du discours. Ils permettent d’insister sur l’objet de l’intervention d’Hugo (abolition de la peine de mort).

            c – Quels sont les temps verbaux employés et leur valeur ?

Réponses attendues :
Présent d’énonciation : il renvoie au moment où Victor Hugo parle.
Futur : il renvoie à un avenir indiscutable selon Hugo (l’avenir lui donnera raison et un jour la peine de mort sera abolie).
Impératif : il exprime l’ordre ou la prière de l’orateur.

            d -  Les modalisateurs marquent la prise de position de l’émetteur. Quels sont-ils ?

Réponses attendues :
Verbes de sentiments : « je regrette » (2 fois)
Emploi de guillemets : « en présence de Dieu »
Interjection : « eh bien » (2 fois)
Vocabulaire valorisant : « consacrer », « gloire », « la hauteur de son grand cœur », « idée sublime »
Vocabulaire dévalorisant : « barbarie », « peine de mort », « la torture », « sous leur poids », « épouvante ».

Conclusion : Victor Hugo met tous les procédés oratoires en œuvre pour la défense de ses convictions en matière de justice. Il cherche à convaincre l’Assemblée du bien fondé de ses idées.

II – Le XXème siècle a aboli la peine de mort :



1 – Etudier la situation de communication.

Réponses attendues :
Emetteur : Robert Badinter, Ministre de la justice.
Destinataire : les députés de l’Assemblée Nationale.

2 – Quelle est la thèse de Robert Badinter. Retrouvez l’organisation du texte. En déduire les arguments utilisés par Robert Badinter. En quoi le principal argument utilisé reprend-il les idées de Victor Hugo ?

Réponses attendues :
La thèse : « j’ai l’honneur de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France ».

L’organisation du texte :
Paragraphe 1 : Enoncé de la thèse.
Paragraphe 2 : Remerciements à ceux qui avant lui avaient milité pour l’abolition de la peine de mort.
Paragraphe 3 : Un débat de conscience plus qu’un débat politique.
Paragraphe 4 : Rappel historique sur la demande d’abolition de la peine de mort.
Paragraphes 5, 6, 7, 8,9 : La France : entre grandeur et retard.
Paragraphe 10 : Pourquoi ce défaut de décision ?
Paragraphes 11, 12, 13 : La cause politique.
Paragraphe 14 : L’argument qui soutient la thèse.
Paragraphe 15 : L’action en politique.

L’argument utilisé par Robert Badinter reprend celui énoncé par Victor Hugo sur l’évolution de la civilisation « la justice française ne sera plus une justice qui tue ».

                        3 – Quels sont les procédés oratoires ?

a – Relevez les types de phrases et justifiez leur emploi. Quelle remarque faites-vous par rapport aux types de phrases utilisés par Victor Hugo ?



Réponses attendues :
Phrases déclaratives : elles sont les plus nombreuses.
Phrases interrogatives : elles permettent d’interpeller l’auditoire. Robert Badinter souligne l’antagonisme entre la France, pays des droits de l’Homme et la peine de mort, toujours en vigueur.

Il semble qu’au XXème siècle les esprits ont évolué. L’abolition de la peine de mort semble acquise avant même que le vote n’ait eu lieu. De fait, Robert Badinter a moins besoin de convaincre l’auditoire que Victor Hugo.

            b – Quels sont les mots qui reviennent le plus souvent ? Quel est le sens de ces répétitions ?

Réponses attendues :
Justice (3 fois)
Demain (4 fois)
Abolition de la peine de mort (10 fois)
France (8 fois)

Le sens de ces répétitions : elles permettent d’appuyer sa thèse :
Robert Badinter rend hommage à ceux qui ont lutté jadis pour l’abolition de la peine de mort et il remercie ceux qui vont, aujourd’hui, contribuer à faire de la justice de demain, une justice plus juste.

4 – « L’abolition, […] a toujours été une des grandes causes de la gauche française. » Comment Robert Badinter explique-t-il cet état de fait ? Peut-on retrouver cette idée dans le discours de Victor Hugo ?

Réponses attendues :
Robert Badinter souligne que pour lui, la gauche est synonyme de « force de changement, force de progrès, force de révolution […] qui font avancer l’histoire. »
Cette idée que l’abolition est une cause de la gauche se retrouve en filigrane dans le discours de Victor Hugo notamment par rapport aux réactions de l’auditoire, « Applaudissement à gauche. Protestations à droite ».

5 – De quel changement politique parle Robert Badinter ? En quoi ce changement va-t-il favoriser le vote de l’abolition ?

Réponses attendues :
En 1981, François Mitterrand est élu Président de la République. C’est la première fois dans l’histoire de France qu’un président socialiste est élu. Cette alternance politique va donc jouer en faveur de ce vote.


Conclusion de la séance : en 1848, Victor Hugo évoque l’idée de l’abolition de la peine de mort en France. Il faudra attendre un siècle et demi pour que cette idée devienne réalité, preuve que les esprits avaient besoin de temps pour la mûrir.

Suggestion d’un thème de débat en ECJS : la peine de mort a été abolie en France mais pas partout comme aux Etats-Unis où elle subsiste dans certains Etats. Peut-on justifier cette peine de mort ? 
Partager l'article :
 
Amis : Mathématiques | Français pour tous les niveaux
Copyright © 2012. La 1ère année BAC - Tous droits réservés
Template Conçu par LeBlogger Site du réseaux Biz media
Propulsé par Blogger